Lors des projets de construction, un ingénieur en stabilité doit examiner et tenir compte de nombreuses incertitudes et inexactitudes. Ces différents problèmes trouvent leur origine dans les caractéristiques propres des matériaux utilisés ou proviennent d’inexactitudes lors de la réalisation et du choix des charges. C’est la raison pour laquelle il est indispensable d’intégrer des sécurités complémentaires lors des méthodes de calcul. Les coefficients de sécurité - aussi bien applicables aux charges qu’aux propriétés des matériaux - sont définis dans des normes européennes ou Eurocode et les annexes nationales.
L’ingénieur en stabilité réalise ensuite les calculs finaux en utilisant la méthode des états-limites. Un état limite est un état dans lequel une construction ou une partie de celle-ci est considérée comme inadéquate ou dangereuse lors de son usage normal. Nous utilisons cette méthode afin de calculer la marge entre la situation calculée et son état-limite final. Selon cette méthodologie on distingue deux états : l’état-limite ultime ou ELU et l’état-limite de service ou ELS.
Pour l’état-limite ultime, l’ingénieur en stabilité se concentre sur la solidité de la construction afin que l’équilibre global soit maintenu et que la construction ne cède pas. Lors de l’analyse de l’état-limite de service, le jugement portera davantage sur l’usage général de la construction sous charge de service. Cela signifie concrètement que l’apparition de déformations ou de fissures dans les éléments en béton seront contrôlées.
En résumé, on peut affirmer qu’avec l’ELU la sécurité globale est vérifiée tandis que l’’ELS garantit un usage confortable de la construction.